Vous n’aurez surement pas échappé au discours, voire au business de la bienveillance et du management bienveillant. 

Si la bienveillance ne peut être remise en question par aucune personne saine d’esprit, cette même personne, saine d’esprit, peut s’interroger sur le fait que la bienveillance devienne un objet marketing au service du management, de la fidélisation des collaborateurs ou encore de l’attractivité nécessaire au recrutement.

La bienveillance, celle d’origine contrôlée – ou justement non contrôlée -, n’a aucune intention même pas celle de générer du bien-être chez l’autre et encore moins de la productivité collective. Elle ne fait pas parler d’elle. Elle ne se revendique pas. Elle n’est pas le fruit d’une quelconque volonté. Elle s’exprime naturellement.

Cette bienveillance est discrète.  Elle ne s’affiche pas.  Elle se vit, c’est tout. 

La bienveillance, objet marketing devenu injonction, est un mécanisme de « pouvoir sur » qui se confond, suivant les moments, avec de la séduction ou un manque de courage. La plupart du temps, elle génère de la confusion.

Par exemple, la bienveillance, objet de marketing, ne s’autorise pas à dire les choses de manière directe et abrupt. Ce ne serait pas « bien ». La bienveillance aurait obligation de douceur ! Cette bienveillance nuit gravement à la cohérence managériale, à la confiance et à la sécurité qui va avec.

La bienveillance, celle d’origine contrôlée ou justement non contrôlée, n’a pas d’obligation !  Elle est libre. Elle n’est pas normée.

Cette bienveillance voit l’autre dans son Prince/Princesse et ne lui reproche pas inlassablement son Crapaud. 

La bienveillance devient un objet marketing depuis nos égos avides de résultats ou de reconnaissance. L’égo est toujours en recherche. C’est sa nature. Ni bien ni mal. Les résultats apparents de ses recherches et mises en action le conforte (ou pas) dans sa croyance qu’il « fait bien ». Comme un enfant. Et comme un enfant, au bout d’un certain temps, il se fatigue de ses jouets. Et c’est ainsi qu’un nouveau concept managérial émerge régulièrement.

La bienveillance qui apporte des gains de productivité et de la créativité dans les collectifs est une bienveillance gratuite et discrète. Pas une injonction marketing.

Please, ne nous trompons pas de bienveillance.