Dimanche matin, j’écoutais le podcast de France Inter « Remède à la mélancolie » d’Eva Bester. L’invité était Annie Duperey. Artiste, elle joue la comédie au cinéma comme au théâtre. Elle est écrivaine. Photographe. Et par ailleurs elle peint et peint très bien. Elle le dit dans l’interview. Elle a fait des études aux beaux-arts de Rouen. Elle a le don de la peinture.

Annie Duperey raconte que son entourage l’interpelle régulièrement sur le fait qu’elle n’expose pas alors que ses tableaux pourraient le mériter.

Sa réponse est « Je suis quelqu’un qui peut faire des jolis tableaux. Je ne suis pas peintre pour autant. Ce n’est pas du tout la même chose. … je n’ai pas fait le chemin qui me permettrait de savoir quelle peintre je suis »

J’ai aimé ce témoignage dans le sens où il illustre clairement deux choses.

La première c’est la différence de niveaux entre l’être, le « je suis » et le « je peux faire ». « Your doing should be your being » disent les américains. L’enjeu, en particulier dans le monde de l’entreprise, est d’apprendre à aligner ce que nous faisons avec ce que nous sommes. La démotivation apparait quand l’être n’est pas nourri de ce qu’il fait, quand le sens n’apparait plus. Faire, c’est d’abord et avant tout, se sentir relié au sens de l’action à mener.

Le deuxième point que j’ai aimé dans ce témoignage, c’est que « savoir » qui je suis dans tel ou tel espace nécessite un cheminement. Ce cheminement est une rencontre avec soi à travers ce que l’on fait ou ne fait pas et comment on le fait. Si cette proposition est accessible à tous dans nos vies, les acteurs des instances de gouvernance des entreprises devront tôt ou tard entreprendre ce cheminement pour le collectif.